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CĂ©cile

En procès :

Ă€ Paris (75) – le 11/09/2019

TĂ©moignage :

Si j’ai choisi de décrocher Macron, c’est parce que je flippe. La perspective des désastres annoncés me fait bien plus flipper que la prison. Et je ne comprends pas pourquoi lui ne flippe pas. Je veux qu’il flippe aussi.

Je suis Cécile, j’ai 24 ans et le 11 septembre prochain je serai en procès pour avoir décroché des portraits de Macron dans les mairies des 3è, 4è et 5è arrondissements de Paris.
Avec FĂ©lix Vève, Pauline Boyer, Marion Esnault, Emma Chevallier, Etienne Coubard, Alma Dufour, Thomas Galtier et Vincent Verzat, on risque cinq ans de prison et 75 000 € d’amende. Pour avoir rĂ©quisitionnĂ© un portrait qui vaut … 8,70€ …

Si j’ai choisi de décrocher Macron, c’est pour laisser un vide. Un vide symbolisant celui de sa politique face à l’urgence climatique et la colère sociale. Un trou béant que les beaux discours ne peuvent pas combler.

Si j’ai choisi de décrocher Macron, c’est pas pour m’amuser. J’étais consciente des risques juridiques et je sais très bien qu’à la barre dans quelques semaines, j’aurai la voix qui tremble. C’est pas drôle un procès. Ça fait même plutôt peur. Mais l’état de notre société et de notre planète n’est pas drôle non plus. Il est même beaucoup plus inquiétant que la perspective d’un procès. On est arrivé à un tournant de l’histoire. Soit on met tout en oeuvre pour éviter le pire, soit on fonce collectivement droit dans le mur, en sacrifiant des milliers de personnes qui mourront des impacts du dérèglement climatique.

Si j’ai choisi de décrocher Macron, c’est parce que face à ce péril, il se permet de faire semblant. Faire semblant d’agir avec des beaux discours. Mais, au fond, en ne changeant pas une once de sa politique, faisant la part belle aux intérêts des plus riches et des puissances économiques.

Si j’ai choisi de décrocher Macron, c’est parce qu’il a une responsabilité. Il n’est pas le seul responsable de la politique de ce gouvernement. Il n’est pas le seul responsable du dérèglement climatique. Par contre, il a aujourd’hui le pouvoir d’enclencher des changements radicaux. Or, il ne fait que servir les intérêts d’un système capitaliste, un système qui aggrave les inégalités et détruit notre seule planète. Il sait très bien qu’un capitalisme “plus vert”, “plus juste” n’est pas possible, que la croissance verte est une chimère. Ses assises politiques sont cependant tellement liées à celles et ceux qui profitent de ce système, qu’il ne peut s’en couper.

Si j’ai choisi de décrocher Macron, c’est parce que j’ai compris que j’avais aussi une responsabilité. Celle de désobéir à un système qui ne tourne pas rond, pour en montrer les travers et les injustices qu’il provoque. Celle de ne pas vivre avec des œillères. Celle de ne pas se plier aux exigences d’une société qui nous impose le rêve de devenir belle et riche, le désir d’avoir le dernier iPhone et une grande maison, quitte à écraser les autres sur son passage et condamner l’Humanité.

Si j’ai choisi de décrocher Macron, c’est parce qu’il ose mentir aux Français⋅es en prétendant que la France est exemplaire en matière climatique. C’est parce que son gouvernement a le culot de répondre aux 2 millions de personnes qui l’attaquent en justice pour inaction climatique, en niant la réalité. Celle d’un bilan piteux, qui repousse cette course contre la montrer à plus tard. Or j’en ai marre des politiques qui déforment la réalité pour défendre leur bilan. Je veux que Macron dise la vérité : s’il ne veut pas agir, qu’il assume mener une politique qui nous mène vers le crash environnemental, vers l’extinction des milliers d’espèces, vers le chaos sur Terre. Qu’il explique sur TF1 au 20H les conséquences concrètes de son inaction sur l’avenir des enfants qui vont aujourd’hui à l’école. Qu’il m’en explique les conséquences concrètes sur ma propre vie et celle de mes proches dans 20 ans.

Si j’ai choisi de décrocher Macron, c’est parce que je flippe. La perspective des désastres annoncés me fait bien plus flipper que la prison. Et je ne comprends pas pourquoi lui ne flippe pas. Je veux qu’il flippe aussi.

Résultat : je passe en procès. Et pas n’importe où, dans la 16ème chambre du tribunal de grande instance de Paris, la chambre anti-terroriste. Hasard du calendrier ça sera le 11 septembre.

Parce que dans la France de Macron, on prend pour des terroristes les jeunes qui s’attaquent de manière 100% non-violente à son image pour le bousculer. Les jeunes qui ont l’impression de ne plus avoir d’autres choix que de passer à la désobéissance civile.

La justice me traitera-t-elle comme telle ?

Ce qu’il y a de sûr, c’est que ce procès, nous en ferons avant tout celui de l’inaction climatique de Macron.
Alors :

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➡️ Contribue financièrement Ă  l’organisation de cette journĂ©e de mobilisation : alternatiba.eu/paris/proces
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