Hélène 💬

Hélène

EN procès :

À Bourg-en-Bresse – le 28 mai 2019

Témoignage :

Je m’appelle Hélène, j’ai 36 ans et, dans quelques jours, le 28 mai, je serai en procès au Tribunal correctionnel pour avoir participé au décrochage du portrait de Macron.

J’ai participé à cette action après avoir fait une quantité de marches, de fêtes des alternatives, de l’alimen’terre et à chaque fin de journée, bien que la journée fût chouette, j’avais le sentiment que cela n’était plus suffisant. J’ai constaté, comme beaucoup d’entre nous, que malgré ces marches, malgré une pétition à plus de 2 millions de signature, l’État ne réagit pas et qu’on continue à aller dans le mur.

Face à ce constat, j’ai commencé les actions de désobéissance civile. Le cadre me correspond (aucune violence, pas de dégradation de matériel) et j’ai le sentiment d’agir plus.

On voulait faire réagir l’État sur les questions climatiques et pour l’instant la seule réponse obtenue est une réponse pénale. Aujourd’hui pour 40 portraits décrochés : 9 procès, 82 personnes auditionnées dont 46 placées en GAV et 36 perquisitions.

Alors, parfois, j’ai une petite montée d’angoisse, une petite voix me dit : « mais qu’est-ce que tu as fait ? tu n’as rien d’autres à faire de tes week-ends ? » Mais en deux secondes, elle retombe, car je sais que nous avons raison, je sais qu’il y a une réelle urgence climatique et que notre action est plus que justifiée par cette urgence. Si on continue comme aujourd’hui, ce n’est pas vers 1 degré et demi ou 2 degrés que nous allons mais vers des 5 ou 6 degrés de plus, ce qui rendrait notre monde invivable.

Donc oui il y a urgence ! Oui, j’ai participé à ce décrochage, symbolique ! Mais c’est surtout la France qui décroche et l’Etat qui ne protège plus la vie. Je suis stressée de la suite (personnellement et pour l’avenir de la planète) mais si cette action nous permet de faire avancer les choses, ça en vaut la peine !