La saga des portraits
Début 2019, l’Affaire du siècle, recours juridique contre l’État pour « inaction face aux changements climatiques », reçoit le soutien de plus de 2 millions de personnes. Alors que la menace climatique est plus palpable que jamais, le gouvernement assume qu’il n’y aura aucun changement de cap en matière de politique climat.
Face à cette réponse inacceptable du gouvernement, Action non-violente COP21 lance les décrochages de portraits présidentiels dans les mairies de tout l’Hexagone. En décrochant le portrait officiel du président Macron dans les mairies et en laissant des murs vides à la place, les activistes dénoncent la faillite de l’État à son rôle de protection de la population face au péril climatique et à l’urgence sociale.
Premières actions de décrochages
Jeudi 21 février 2019 – les actions de décrochages de portraits présidentiels sont lancées simultanément à Paris, Lyon, et au Pays basque. Les activistes d’ANV-COP21 s’emparent de 4 portraits officiels du président Macron pour dénoncer l’inaction du président Macron se contentant de beaux slogans et de grands débats face à l’urgence climatique et sociale. Brandissant des banderoles où l’on pouvait lire “Climat, justice sociale : où est Macron ?”, les militant·es lancent alors un appel à multiplier ces actions de réquisition dans tout le pays. Dès le lendemain, les premières gardes à vue commencent.
Les sorties des portraits
Nous « sortons » symboliquement le président Macron pour lui faire voir le dérèglement climatique et l’extinction de la biodiversité en cours d’accélération et d’aggravation, pour lui faire entendre les clameurs des citoyen⋅nes en colère.
Ainsi, le portrait d’Emmanuel Macron fait des sorties devant des signataires de la pétition l’Affaire du siècle, à l’Assemblée des assemblées des Gilets jaunes, au chantier du GCO (Grand Contournement Ouest) de Strasbourg, avec des enfants lyonnais qui respirent un air dangereusement chargé en particules fines, sur un site naturel près d’Orléans menacé par un projet de pont autoroutier, dans les cortèges du 1er mai…
Appel à décrocher 125 portraits présidentiels
23 mai 2019 – Les signataires de cette tribune appellent à multiplier les actions de décrochages de portraits présidentiels. Objectif : d’ici au sommet du G7 à Biarritz, décrocher 125 portraits, soit le nombre de jours que la France a mis en 2019 pour dépasser son empreinte écologique. Alors que la France se prépare à quadriller le Pays basque d’un gigantesque dispositif de police, les activistes d’ANV-COP21 continuent les décrochages de portraits pour organiser une grosse action de désobéissance civile en marge du G7, au cœur de Bayonne, au moment où la ville sera la zone la plus militarisée de France.
Marche des portraits pendant le G7
Dimanche 25 août 2019 – La « Marche des portraits » pour le climat réunit plus de 900 personnes à Bayonne malgré l’interdiction de manifestation pendant le G7.
Dans le centre de Bayonne, des portraits officiels du président Macron réquisitionnés dans tout l’Hexagone et recherchés par les forces de police et de gendarmerie de toute la France ressurgissent, tête en bas.
Une conférence de presse dresse alors un bilan sévère de la politique climat du gouvernement Macron et dénonce le fossé immense entre ses discours internationaux sur le climat et ses décisions concrètes en France. Près de 100 journalistes, dont beaucoup de médias étrangers, couvrent la marche et la conférence de presse donnée par plusieurs personnalités et spécialistes du climat. Bizi et ANV-COP21 réussissent en outre une seconde action à Espelette, village basque visité ce même dimanche par les conjointes des 7 chefs d’État.
Relaxe de Fanny et Pierre à Lyon : une victoire historique !
16 septembre 2019 – Fanny et Pierre, deux militant⋅es poursuivi⋅es pour vol en réunion suite à un décrochage de portrait d’Emmanuel Macron, obtiennent une relaxe du tribunal de grande instance de Lyon, au nom de l’état de nécessité. Le jugement reconnaît à la fois l’insuffisance des politiques publiques pour faire face à l’urgence climatique et la légitimité des actions de décrochage de portrait dans une démocratie en panne.
Cette décision historique fait entrer les décrochages de portraits dans une sphère médiatique plus large, générant un véritable débat de société sur l’urgence climatique et l’utilité de la désobéissance civile.
100 portraits de Macron tête en bas devant la tour Eiffel à J-100 des municipales
8 décembre 2019 – Place du Trocadéro, à Paris. Tandis que les négociations internationales pour le climat piétinent à la COP25 à Madrid, 100 citoyen⋅nes brandissent, tête à l’envers, 100 portraits d’Emmanuel Macron décrochés dans les mairies de tout l’Hexagone par les activistes d’ANV-COP21.
100 portraits pour dénoncer le double discours du président de la République, alors que la France ne respecte pas l’Accord de Paris.
100 portraits pour lancer le compte à rebours des 100 jours avant les élections municipales. Elles sont un levier d’action puissant pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre en France.
100 portraits pour annoncer de nouvelles actions tant qu’Emmanuel Macron décrochera des objectifs de l’Accord de Paris et tant qu’il mènera une politique de casse de notre système social.
Ne laissons pas faire ce hold-up électoral, démasquons Macron !
Le vrai bilan de Macron dressé aux abords de l’Élysée
Emmanuel Macron n’est pas “le champion du climat”. Depuis son accession au pouvoir en 2017, il mène une politique incohérente avec les engagements pris par la France à la COP21 et profondément injuste socialement.
Chercheur·ses, scientifiques, sociologues, directeur·ices d’ONG environnementales ou sociales, économistes, juristes, syndicalistes, gilets jaunes, premier·es impacté·es dressent le véritable bilan écologique et social d’Emmanuel Macron, à la veille des élections municipales, aux abords de l’Élysée.
Pour tenter d’empêcher que ce bilan soit révélé, 12 personnalités et activistes sont placé⋅es en garde à vue pendant 19 à 24 heures, dont Priscillia Ludosky des Gilets Jaunes, Aurélie Trouvé d’Attac et trois scientifiques, qui figuraient parmi les nombreuses personnalités présentes ou en soutien de l’action.
Malgré cette tentative d’intimidation, nous avons démasqué ensemble la politique du “blabla” qui met notre avenir en péril.
Liberté d’expression, état de nécessité : nouvelles relaxes !
Un an après la retentissante relaxe à Lyon, l’automne 2020 apporte non pas une, non pas deux, mais trois nouvelles relaxes pour des Décrocheur·ses : à Auch, à Strasbourg et à Valence. En pleine période de lutte contre la loi « Sécurité globale » qui fait reculer nos libertés, les juges estiment que condamner les Décrocheur·ses serait une atteinte à la liberté d’expression. À Valence, le tribunal ajoute sans aucune ambiguïté « que l’état de nécessité est établi par l’existence d’un péril imminent et de l’absence de disproportion entre les moyens employés et la gravité de la menace ».
Oui, décrocher Macron pour dénoncer son inaction climatique, c’est une action d’intérêt général !
Puis au printemps 2021, encore deux autres relaxes, à Amiens et à Bordeaux… Les magistrat⋅es prononcent de moins en moins d’amendes contre les décrocheur⋅ses, mais le parquet fait systématiquement appel des relaxes.
Victoire partielle en Cour de cassation
22 septembre 2021 – Seize décrocheur⋅ses condamné⋅es en appel se pourvoient en cassation. Si elle rejette l’état de nécessité, la Cour de cassation casse la condamnation de huit décrocheur⋅ses de Bordeaux, estimant que les décrochages peuvent être une forme d’expression et que les tribunaux doivent justifier qu’une condamnation ne serait pas une atteinte disproportionnée à la liberté d’expression.
La Cour reconnaît aussi que le prélèvement d’ADN est excessif pour ce type d’action non-violente. La législation évoluera dans les semaines qui suivent, et la Cour de cassation classe sa décision sur les décrocheur⋅ses comme une des plus marquantes de 2021.
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« Macron guilty » : les portraits à la COP26 de Glasgow !
1er novembre 2021 – Un groupe d’activistes d’ANV-COP21 est présent avec des portraits décrochés à Glasgow, le jour de l’ouverture de la COP26. Quelques jours après le discours de Greta Thunberg sur le « bla-bla-bla » des dirigeants, le ton est donné : Emmanuel Macron est coupable. Son discours et son image de leader sur la scène internationale ne se traduisent pas dans les actes. « Sa politique climatique est désavouée par les scientifiques, par les jeunes, et même condamnée par la justice française. »
L’action et le message sont repris par la presse française, locale et internationale.
Macron mazouté au parlement européen
19 janvier 2022 – Quand Emmanuel Macron arrive à Strasbourg pour inaugurer la présidence française de l’UE, Action non-violente COP21 l’accueille en rappelant son bilan climatique et social désastreux.
Devant le parlement, nous mazoutons 24 portraits officiels tout en rappelant la liste de ses sabotages climatiques. Partout en France, des groupes ANV-COP21 mènent une action similaire.
À l’intérieur, le ton est donné par le slogan écrit et scandé « Climat : Macron coupable ! » et le président Macron doit lever les yeux sur son portrait tenu tête en bas, symbole de la contestation de son action en matière climatique et sociale.
Une initiative portée par Action non-violente COP21
Action non-violente COP21 (ANV-COP21) est un mouvement non-violent et déterminé, radical et populaire, qui agit pour relever le défi climatique.
Plus d’informations sur anv-cop21.org
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Crédits photos
Premières actions de décrochages de portraits : Clément Tissot
Marche des portraits à Bayonne : Guénolé Le Gal
Relaxé·es d’Auch : G. Jacquemain
Trocadéro : Chris Charousset
Élysée : Julien Hélaine
Glasgow : Basile Mesré-Barjon
Strasbourg, photo extérieure : Christoph de Barry (Hans Lucas)